– Eh, Sylvain, tu aimes la musique, toi ?
– Oui, pourquoi ?
– Tu connais Max Lipatti ?
– Oui, oui, j'aime bien !
– Ils en ont un peu parlé à la radio mais je ne connaissais pas…
– En fait, c'est un pianiste contemporain, plutôt de jazz.
– Il vient d'où ?
– Bah, il est d'origine roumaine, il est né là-bas mais ses parents sont d'origines tchèque et russe.
– Ah ouais, alors il a une vraie richesse culturelle.
– Oui, d'ailleurs il dit souvent qu'il est la somme de ses identités parce qu'il vit depuis longtemps à Paris et il a eu des influences musicales différentes.
– Enfin, les influences, c'est pas la même chose que l'identité… Il est quand-même roumain avant tout !
– Tu vois, c'est intéressant parce qu'il explique que ce sont les autres qui le définissent comme roumain depuis qu'il est en France. Pour lui, tout ça n'a pas vraiment d'importance, surtout pour sa musique. Et il n'y avait pas vraiment réfléchi… mais c'est un peu comme si on avait besoin de catégoriser les gens en les associant à une nationalité. D'ailleurs, les journalistes disent souvent que sa musique est influencée par la musique traditionnelle roumaine.
– Et c'est pas vrai ?
– Si, un peu, mais on ne peut pas dire non plus qu'il fait de la musique roumaine. D'ailleurs, il travaille peu avec des musiciens roumains. En revanche, c'est vrai qu'il aime beaucoup les chants traditionnels, notamment ceux qui prônent l'espoir, car c'est un thème universel qui touche tous les peuples.
– C'est vraiment intéressant ! En tout cas, ça me donne envie d'écouter ses morceaux.