Les institutions politiques se sont construites en fonction des évènements historiques et ont évolué en même temps que les besoins et les mentalités. Le plus souvent, en France, la République a été modifiée au terme de crises politiques profondes, frôlant parfois la guerre civile. Et aujourd'hui, est-il temps de changer notre système actuel ?
La Ve République, régime politique de la France depuis son instauration par le général de Gaulle en 1958, fait l'objet de vives critiques, quelles que soient les convictions politiques des détracteurs. Parmi eux, il y a des partisans du Front national, les premiers qui se soient prononcés contre cette institution, comme des socialistes. Si leur désir de changement est identique, en revanche, évidemment les raisons différent suivant la famille politique à laquelle ils appartiennent.
Il n'est pas douteux que le FN envisagerait le passage à la VIe République comme étant le fruit d'une révolution nationale conservatrice. Pour les partis de gauche, qui avaient déjà presque tous rejetée celle de 1958, ce serait au contraire un signe progressiste : selon eux, la République actuelle est une des moins démocratiques qui soient puisqu'elle a été faite sur mesure pour de Gaulle. Un autre argument donné par la gauche est que le président est actuellement intouchable, tandis que les députés n'ont pas les mains libres pour accomplir leurs missions. Il serait donc judicieux que les institutions soient réformées. L'extrême-gauche comme l'extrême-droite se retrouvent en outre sur un point : elles sont convaincues que la France doit retrouver une souveraineté nationale au sein d'une institution européenne qui ôte au peuple français la possibilité de décider librement pour et par lui-même les politiques menées en son nom, faisant du président une marionnette aux mains d'une puissance supranationale. Ainsi, lors du référendum de mai 2005 sur la ratification du traité européen, 54,67 % des Français avaient voté non et refusé la ratification de ce traité dit de Rome. Pourtant, un traité presque identique, celui de Lisbonne, a été ratifié en 2007 par voie parlementaire. « Si les institutions ne respectent pas l'avis du peuple, il faut en changer ! », affirment les partisans de la VIe République.
Pour ma part, je ne crois pas que les institutions politiques soient vouées à rester figées et il est évident que des amendements sont parfois nécessaires. Je ne pense pas cependant qu'il faille s'alarmer de ces menaces à l'encontre de la République actuelle. Il faut savoir réformer quand c'est nécessaire. D'ailleurs la réforme est déjà en marche : l'alternance politique gauche / droite entamée en 1981 avec Mitterrand montre que les institutions françaises ne sont pas touchées d'immobilisme comme certains voudraient nous le faire croire.