Qu'est-ce que le mot « patrimoine » évoque pour vous ? En général, les premières images qui nous viennent à l'esprit sont des monuments, comme la pyramide du Louvre ou Notre-Dame de Paris, ou alors des biens hérités de sa famille, comme une bague ou une maison. Plus rarement, on pense aussi au patrimoine industriel que représentent notamment les usines Renault sur l'île Seguin, dans la région parisienne, ou encore à la gastronomie qui est un concept appartenant au patrimoine immatériel. Mais peu d'entre nous pensent aux jeux vidéo. Pourtant, de plus en plus, les personnages de ces jeux sont mis à l'honneur. Il ne s'agit pas là d'un univers réservé aux plus adeptes des jeux numériques mais plutôt d'une forme de patrimoine reconnue par le Ministère de la culture qui soutient financièrement les expositions dans des lieux aussi réputés que le Grand Palais ou la Cité des sciences. Loin d'être un phénomène récent, la passion pour les jeux vidéo date de 1970. Les quadragénaires ont gardé en mémoire des personnages, des musiques ou des films issus de ces jeux et ils les retrouvent avec plaisir et nostalgie. Face à cet intérêt croissant, les musées ont entrepris une démarche de conservation. Ils ont commencé à répertorier et archiver les jeux de console et des associations luttent pour la création d'une cinémathèque du jeu vidéo. Certains s'étonneront de l'intérêt porté à une activité qui peut sembler futile et peu valorisée. Cependant, les créateurs de jeux vidéo vous le diront : il s'agit bien d'une forme artistique ou plutôt de plusieurs arts mêlés à travers la conception du jeu. L'activité ludique répond aussi à un des critères essentiels du patrimoine : elle rassemble une partie de la population qui se retrouve dans ces valeurs et y perçoit une caractéristique identitaire. Parlez de Mario avec vos amis et vous verrez comme ils se découvrent des points communs. Aussi surprenant que cela puisse paraître, il faut s'attendre à la création de lieux de conservation numérique mais aussi physique de ces jeux dans les prochaines années, voire peut-être à sa reconnaissance comme patrimoine mondial.