2,3 millions de tonnes : c'est la quantité de
produits alimentaires qui sont jetés chaque année par nos épiceries et
supermarchés. Les invendus ou les produits dont la date limite de consommation
est trop proche se retrouvent ainsi dans nos poubelles. Quand on sait que
nombre de Français n'arrivent pas à acheter le minimum pour s'alimenter, il y a
de quoi être offusqué. Le gouvernement s'est penché sur le sujet et des
contrats ont été signés entre des associations caritatives, comme les Restos du
cœur, et la grande distribution, qui s'engage à offrir tous ces produits…
Selon la taille de l'association, les récoltes ont lieu chaque jour ou
plusieurs fois par semaine directement aux portes du magasin. S'il s'agit d'un
changement important pour ces associations qui se fournissent ainsi plus
facilement en produits alimentaires, certains grands distributeurs avaient déjà
pris l'initiative de distribuer leurs invendus. En effet, eux aussi y trouve un
avantage de taille : détruire les invendus leur coûte beaucoup plus cher
que de les donner. De plus, ils ne perdent aucun client puisque, de toutes
manières, les bénéficiaires n'auraient jamais pu se rendre dans le magasin pour
acheter ces produits de première nécessité. Le fait que cette démarche ne soit
pas mise en place par une loi laisse plus d'autonomie aux supermarchés. Ce nouveau
cadre permet donc de systématiser une distribution qui est rentable pour les
plus démunis, les associations, les supermarchés mais aussi pour notre
environnement. Au-delà de la réduction des déchets, quand on sait qu'une
baguette de pain correspond à l'utilisation d'une baignoire remplie d'eau ou qu'un kilo
de bœuf nécessite 15 000 litres d'eau (entre l'hydratation de l'animal,
l'entretien de son espace d'élevage, etc.), l'impact écologique est loin d'être
négligeable. On ne peut donc que se réjouir d'un tel changement. Il reste
malgré tout un point noir au tableau : les principaux gaspilleurs de
nourriture restent les ménages et eux ne sont contraints par aucune loi. À nous
de contribuer à la réduction de ce gâchis en réalisant une révolution
alimentaire au sein de notre foyer.