Révolution à l'université.
Si on demande aux étudiants leurs motivations pour entrer dans l'enseignement supérieur, rares sont ceux qui vous diront qu'ils apprennent seulement pour leur plaisir personnel. Aujourd'hui, décrocher un diplôme universitaire donne l'espoir aux jeunes de trouver un emploi. Pourtant, la situation économique ne facilite pas l'embauche et nombre de jeunes se retrouvent au chômage. Pour éviter cet écueil, certains universitaires dénoncent la nécessité de réformer l'université.
L'apprentissage à l'université est avant tout théorique. Les stages et la pratique n'arrivent qu'en fin de cycle. La formation continue occupe donc une toute petite partie des études. C'est ce que étudiants et enseignants reprochent désormais à l'université. Cependant, accorder plus de place à la formation continue exige des changements radicaux. D'abord, le travail des enseignants-chercheurs doit être évalué différemment. Ils doivent être encouragés à repenser l'enseignement grâce à la rémunération du temps passé à concevoir des cours ou des matériaux pédagogiques ainsi qu'à la diffusion de leurs travaux de recherche. Ensuite, les démarches administratives doivent être allégées pour permettre la mise en place de stages de manière plus fréquente et moins lourde pour les universités, les étudiants et les entreprises. Enfin, les étudiants issus d'un bac professionnel devraient avoir un accès facilité à l'université ce qui n'est pas le cas aujourd'hui.
Tous ces changements sont contraignants et impliquent de remettre en question le fonctionnement complet de l'université, mais il n'est plus possible de reporter ces modifications. Une telle réforme permettrait de faciliter l'intégration sociale et professionnelle des jeunes diplômés. Si le niveau des universités ne devrait pas connaître de grands changements, la société pourrait, elle, y trouver son compte. Organisé de cette manière, le système universitaire serait plus juste et les profils d'étudiants plus variés. Les entreprises pourraient aussi y trouver des avantages en formant partiellement leurs futurs employés. Malheureusement, les chefs d'entreprise sont encore trop peu nombreux à jouer le jeu, ce qui pourrait être le principal obstacle à cette nouvelle révolution.