Les secrets de l'empathie
Nos sentiments sont-ils
innés ? Sommes-nous faits pour éprouver de la compassion pour ceux qui
nous entourent ? D'après une étude menée auprès de jeunes enfants, la
conclusion n'est pas si simple...
Quand un collègue tombe
malade ou a un accident, nous ressentons une certaine tristesse sans être
directement touché. C'est ce qu'on appelle « l'empathie ». Chacun de
nous a déjà éprouvé ce sentiment qui nous pousse à nous mettre à la place de
l'autre et à partager sa souffrance. Or, les chercheurs ont constaté que les
hommes ne sont pas les seuls à éprouver de l'empathie pour leurs congénères.
Les chimpanzés en seraient aussi capables. Ce sentiment est-il donc un réflexe
naturel ? Pas si sûr…
Une équipe de chercheurs
a observé l'attitude de jeunes enfants qui jouent ensemble. Lorsque l'un
d'entre eux exprime un besoin ou une souffrance, les plus jeunes (environ 3
ans) commencent par ignorer la plainte. Ceux qui n'éprouvent pas de besoin
continuent de jouer pendant un moment avant de s'intéresser à celui qui
souffre. Ils tentent alors de lui proposer une solution. À cinq ans, la
réaction est beaucoup plus rapide : les enfants prennent tout de suite en
considération la plainte de celui qui souffre et lui proposent une solution (un
geste, un partage…). La conclusion des chercheurs est que ce sentiment
d'empathie est en partie inné. L'homme naîtrait avec cette capacité à ressentir
partiellement la souffrance de l'autre. Mais l'empathie serait aussi une part
de notre éducation. En effet, les gestes qui permettent de résoudre les
problèmes sont enseignés par les parents. Ce sont les adultes qui entretiennent
le sentiment d'empathie et le développent chez les enfants à la maison et à
l'école. Ainsi, en grandissant, ce sentiment prendrait plus d'importance pour
l'enfant. Et il mérite d'être développé ! Comment vivre dans une société
où chacun ne prend en compte que sa propre souffrance sans s'inquiéter du
bien-être de son entourage ?